Martin Casado d’Andreessen Horowitz explique pourquoi la réglementation actuelle de l’IA fait fausse route

La réglementation de l’intelligence artificielle suscite de vifs débats, notamment sur la pertinence des mesures proposées. Pour Martin Casado, associé général chez Andreessen Horowitz (a16z), la plupart des tentatives de régulation se fourvoient en se focalisant sur des scénarios futuristes plutôt que sur les enjeux concrets d’aujourd’hui.

Une approche réglementaire déconnectée des réalités technologiques

Lors de la conférence TechCrunch Disrupt 2024, Martin Casado, qui dirige le fonds d’infrastructure d’1,25 milliard de dollars d’a16z, a livré une analyse percutante de la situation actuelle :

• Les régulateurs peinent à définir précisément ce qu’est l’IA
• Les propositions de loi ignorent souvent l’expertise du secteur
• La réglementation devrait se concentrer sur les risques réels plutôt qu’hypothétiques

Le cas emblématique de la Californie

Le récent veto du gouverneur Newsom sur la loi SB 1047 illustre parfaitement cette problématique. Cette législation prévoyait notamment un « kill switch » pour les grands modèles d’IA, une mesure jugée inadaptée par les experts du secteur.

Pour une réglementation basée sur les risques réels

Casado, fort de son expérience chez Lawrence Livermore National Lab et en tant que fondateur de Nicira (vendue 1,26 milliard à VMware), propose une approche plus pragmatique :

Identifier les risques différentiels

• Analyser les différences concrètes entre l’IA et les technologies existantes
• Évaluer les nouveaux risques spécifiques introduits par l’IA
• Développer des régulations ciblées sur ces risques particuliers

Utiliser les cadres réglementaires existants

Plutôt que de créer de nouvelles régulations ex nihilo, Casado recommande de s’appuyer sur 30 ans d’expérience en matière de réglementation technologique.

FAQ sur la réglementation de l’IA

Pourquoi ne pas anticiper les risques futurs ?

Selon Casado, il est plus efficace de traiter les problèmes actuels et mesurables plutôt que des scénarios hypothétiques.

Les leçons des réseaux sociaux ne sont-elles pas pertinentes ?

Si les réseaux sociaux ont posé des problèmes, la solution n’est pas de sur-réglementer l’IA mais de mieux encadrer les réseaux sociaux eux-mêmes.

Conclusion

La réglementation de l’IA nécessite une approche équilibrée, fondée sur une compréhension approfondie de la technologie et de ses impacts réels. Comme le souligne Martin Casado, il est crucial d’éviter les réactions précipitées basées sur des craintes infondées, pour privilégier une régulation pragmatique et efficace.